Le sens de ma vie !

Publié le par Boyer Stephane

Chronique RCF du jeudi 29 juin 2006
Bonjour,
Voici la fin de l’année scolaire et, avec elle, une pause dans les chroniques hebdomadaires. Ces chroniques qui peuvent en agacer quelques-uns de vous parfois, mais qui souvent, je l’espère, vous donnent des tranches de vie et une réflexion sur l’essentiel au cœur de l’existence. Certains me disent que je parle bien peu souvent de la foi, qui pourrait sembler être l’essentiel de la vie du prêtre que je suis. Si j’en parle c’est souvent à demi mot, en allusion, en germe…
Ce qui fait ma vie, c’est les rencontres, très diverses. Ce qui fait ma vie, c’est les appels quotidiens : l’un a besoin de manger, l’autre a besoin d’être écouté, un autre a besoin qu’on organise une célébration ou une réunion pour dynamiser un mouvement, organiser nos activités. J’agis ; et très souvent, avec d’autres, on tisse ainsi tout au long de l’année des amitiés, des complicités, des liens.
Si, pour beaucoup, je donne l’impression d’être dans l’action – certains n’ayant pas peur de me traiter « assistante sociale », ce que je trouve tout à mon honneur car c’est un beau métier où l’on se met au service des autres – si donc je donne l’impression d’être dans l’action, au cœur de mes agissements, ce qui me porte est mon espérance : je crois que Dieu nous invite dans la liberté à réaliser dès aujourd’hui le Royaume, un nouveau monde au cœur de notre humanité, qui soit fait d’attention, de paix, de joie. C’est en moi ; et dans la méditation, dans les multiples célébrations que je vis, que je sois au bureau, dans la voiture, en réunion ou à la maison, cette espérance m’accompagne. L’action pour moi est une prière. C’est dire l’amour de Dieu en acte et non pas en discours[1] interminables.
L’action est pour moi quelque chose de très noble. Rien de pire que des beaux parleurs qui ne lèvent pas le petit doigt pour aider celui qui est dans le besoin. Oserais-je un parallèle inhabituel dans ma bouche. À la Bourse de Paris ou de New York, ce qu’on vend, ce qu’on échange, c’est des actions. Pourquoi les actions boursières seraient-elles nobles et les actions de nos vies ne le seraient pas ? Quelle est cette foi qui viendrait mettre en arrière plan l’action en privilégiant la prière ou la méditation ? Chaque jour, je prie, comme chaque jour je fais de la cuisine (sauf quand je suis invité – merci les amis), chaque jour je travaille, je réfléchis, je discute et c’est au cœur de tout cela que j’essaye de me laisser inspirer par ce que je connais de l’Évangile, que j’essaye de me laisser renaître à la source de l’amour qui est en moi, plus intérieur à moi-même que moi-même. L’important n’est pas dans le verbiage mais dans l’agir.
Alors j’espère que l’été sera pour chacun de nous l’occasion d’actions diverses. Peut-être un peu de contemplation, de recul, histoire de mesurer ce qui est important, l’occasion d’un éveil intérieur. Mais aussi de l’amitié vécue, partagée. J’espère que nous pourrons donner beaucoup de courage à tout ceux qui ont besoin qu’on se tienne simplement à leur côté, dans une confiance mutuelle.
Bon été à chacun de vous.
1 Mes enfants, nous devons aimer, non pas par des discours et des paroles mais par des actes et en vérité ». Première lettre de Jean. Chapitre 3, verset 18.

Publié dans Education-jeunesse

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
J
Merci Stéphane pour tes chroniques, pour ce que tu es dont je suis le témoin lointain mais fidèle, pour ce que tu vis.
Répondre