Dots.

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Chronique du jeudi 2 décembre 2010.

         Bonjour,
         Peut-être que quelques uns de vous lisent le journal « courrier international ». Pour moi, ce journal est comme une fenêtre ouverte sur le monde, ses tribulations, ses progrès. Il y a deux mois un article a attiré mon œil. Un journaliste de Bangkok expliquait que les talibans en Afghanistan avaient imposé une réforme dans une région du pays sur le mariage. Ils ont en effet imposé une limite dans les dots du mariage. Ainsi les parents de la mariée ne peuvent plus demander des sommes astronomiques pour accorder leur fille en mariage à un homme. En effet, il était bien cher de se marier. Les fiançailles coutaient déjà 3 900 euros puis la dot coûtait encore plus, sans parler de la nécessité d’offrir un repas à bien des personnes. Vous imaginez que pour se marier un homme devait dépenser entre 8 000 et 10 000 euros dans un pays où le niveau de vie n’est pas le nôtre. Les talibans, en imposant un maximum pour la dot de 2 900 euros et en exigeant qu’on ne nourrisse plus pour un mariage toute une tribu, ont ainsi fait gagner à l’homme qui veut se marier et à sa famille des centaines d’euros. Voilà comment se rendre populaire et gagner la guerre de l’opinion.
         Vous me direz que les questions de dot sont un problème lié à ce pays et que chez nous, ce qui compte c’est le mariage d’amour. Nos lois protègent les femmes et elles n’ont pas besoin d’une dot en cas de divorce pour se retourner car chez nous il y a les pensions alimentaires. Or chez nous, dans notre France, la pratique de la dot existe encore. Je connais des personnes de cultures asiatiques ou orientales qui continuent cette pratique. Il s’agit de doter la jeune femme en argent, en bijoux, mais aussi de donner souvent beaucoup d’argent aux parents de la mariée. Dans certaines cultures, il est normal de remercier les parents pour avoir élevé leur fille et les dédommager pour tout ce qu’ils ont fait pour elle. Sans oublier que leur fille partant, c’est une personne en moins dans la famille pour soutenir les parents, notamment dans leur vieillesse. C’est donc normal de les dédommager.
         Avec un certain nombre de chrétiens, nous avons essayé de faire changer cette pratique dans certaines familles catholiques. Remercier les parents, oui. Mais il n’y a pas forcément besoin de dot dans une vie de couple où tout ce qui est acquis en commun appartient aux deux et où la femme est protégée en cas de séparation par nos lois françaises. On a donc essayé de transformer le don d’argent qui s’élevait à plusieurs milliers d’euros par quelques cadeaux matériels : canapé, salon, audio-visuel…, mais avec un coût moindre. Une façon de dire merci sans endetter la famille du garçon. Car c’est parfois ce qui arrivait. En plus du repas que la famille du garçon devait offrir parfois à 200 ou 300 invités, il fallait emprunter pour payer les parents de la jeune épouse.
         Les traditions ont la vie dure et ne sont pas stupides dans certains contextes de vie. Je vois qu’elles sont parfois des armes comme en Afghanistan et parfois une façon de rester lié à son histoire. Cela aussi se respecte.
         Bonne journée à vous.

Publié dans Société

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