La JOC : accompagne contre la précarité

Publié le par Boyer Stephane

Chronique RCF du jeudi 26 janvier 2006

Bonjour,

 

Ce dernier week-end se tenait à Dijon les « Folles journées de l’accompagnement » organisées par la Jeunesse Ouvrière Chrétienne. La JOC rejoint des jeunes de 13 à 25 ans. Mais ce qui fait la particularité de ces jeunes, c’est que très souvent ils vivent de multiples difficultés. Et suivant les âges, les problèmes sont différents.

 

Pour les plus jeunes, l’important c’est la formation et qu’ils ne quittent pas l’école sans formation et si possible sans un diplôme. Mais pour beaucoup, c’est difficile. La motivation n’y est pas toujours et beaucoup qui n’ont pas de grosses capacités intellectuelles se demandent dans quel sens s’orienter : quelle formation pour quel métier ? En ces jours où l’on commence déjà dans les collèges à parler d’orientation, on saisit en discutant avec les jeunes comme l’hésitation les gagne. Comment choisir, à 14 ans, une orientation qui engage tout de même le sens d’une vie ?

 

Pour les plus grands, les 18 – 25 ans, c’est souvent de multiples précarités qu’ils vivent. La première difficulté est bien sûr l’accès à l’emploi, cet emploi qui peut permettre d’avoir un logement. L’intérim est la règle générale. Rares sont ceux qui accèdent rapidement à un CDI, parfois il y a des CDD. Reconnaissons tout de même que l’intérim permet assez souvent de trouver l’entreprise qui offrira un CDI car l’intérim a cet avantage de pouvoir tester, sans s’engager, les jeunes formés.

 

Mais l’autre gros problème aujourd’hui pour l’accès à l’emploi et à la formation, sans oublier la mobilité dont nous parle souvent le gouvernement, c’est le permis de conduire. Le coût de ce permis est devenu prohibitif. Il n’est pas facile de décrocher le code qui s’est considérablement compliqué ces dernières années et pour la conduite le délai pour être présenté à l’examen si on a le malheur de rater le premier examen est souvent de 4 à 5 mois. Le manque crucial d’inspecteurs complique beaucoup la vie de ces jeunes (et des biens d’autres personnes certainement).

 

La JOC accompagne ces jeunes. Elle leur donne de pouvoir se retrouver et de dialoguer entre eux. Elle leur donne de pouvoir aller chercher ensemble des solutions, soit par l’expérience des autres soit en cherchant qui interpeller, qui interroger dans les administrations, les associations, les syndicats ou les entreprises. Si ces jeunes rencontrent de multiples précarités et difficultés, une source de richesses pour eux est très certainement l’esprit d’équipe qui les rassemble. Bien sûr, il faut ramer pour permettre à ces jeunes la rencontre. Il faut combattre des peurs, des résistances, car parler de ses difficultés n’est pas le plus aisé. Il y a des soirs où lorsque l’on se salue au début de la rencontre et qu’on se demande si ça va, tout semble rouler. Et puis quand l’échange se fait plus profond, on voit que chacun a des fardeaux à déposer. Et ils peuvent le faire, c’est cela qui est formidable. Je me rappelle encore de cette jeune qui me disait : « J’ai vécu l’anorexie mais maintenant je peux en parler et aider les autres. » C’est certainement là une des clés de leur libération : oser l’échange en toute simplicité. La JOC ne fait pas des miracles, mais les jeunes qui la fréquentent s’épaulent souvent pour faire des petits pas, des avancées qui leur donnent de mieux vivre. C’est juste le signe de la force encore réelle du collectif dans un monde trop souvent individualisé.

 

À la semaine prochaine.

Publié dans Education-jeunesse

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