Peler des patates

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Chronique RCF du jeudi 10 janvier 2008
Bonjour,
Et bien sûr bonne année à chacun de vous. Ces vœux voudraient vous offrir surtout le courage d’accomplir votre vie avec le meilleur de vous-même.
Dans une année nouvelle, il y a ce qu’on aura à subir et ce qu’on va choisir. Bien des évènements s’imposent à nous et nous ne pouvons que consentir, les traverser justement avec le meilleur de nous-mêmes. Beaucoup de décisions nous sont extérieures : la fermeture d’une entreprise, la maladie qui frappe un proche ou nous-mêmes, la conjoncture économique, mais aussi la décision d’un enfant de se marier, une naissance qui s’annonce, une amitié qui naît. Personne ne peut savoir tout cela à l’avance, et c’est justement au cœur de ces situations non choisies, que notre vie va se construire et que nous allons pouvoir faire belle la nouvelle année. Notre façon de réagir est importante et jamais neutre. Elle peut encourager ou accabler. Si nous ne décidons pas les évènements, nous pouvons choisir la façon dont nous aimerions les vivre, l’esprit que nous aimerions garder sur ce chemin.
Pour ma part, je fais mienne, pour cette année 2008, une phrase de Guy de Larigaudie, un scout qui disait : « Il est aussi beau de peler des pommes de terre pour le bon Dieu que de bâtir des cathédrales ? » Avec mes collègues sur mon secteur, avec beaucoup de chrétiens de nos paroisses, nous aspirons à vivre une simple présence. Nous désirons avant tout écouter et porter attention à la vie concrète de ceux qui frappent à la porte.
Parmi eux, il y a une grande diversité : ceux qui ont faim matériellement, comme cette famille avec cinq enfants heureuse que je lui porte à manger le 31 décembre dernier. Depuis deux jours, il n’y avait plus rien à se mettre sous la dent, les placards étaient vides. Ceux qui ont faim d’équité : alors qu’ils travaillent, alors que depuis des mois tous les papiers sont faits, ils n’obtiennent toujours pas un logement, alors que certains se sont inscrits après et passent devant. Il y a aussi tous ceux qui viennent vers nous pour demander un sacrement. Regarder avec eux ce qu’ils vivent de beau et d’aride parfois, et comprendre, découvrir que Jésus n’est pas étranger à cette vie, leur permettre de célébrer, de prier, de louer Dieu simplement et avec tout son cœur. Et puis bien sûr, accompagner, nourrir tous ceux et toutes celles que nous croisons quotidiennement, avec qui nous partageons l’Évangile, avec qui nous travaillons à l’animation des jeunes, du caté, de la JOC, que nous accompagnons dans des équipes d’adultes. Mon souhait : être chaque jour un être nourrissant, qui épluche quelques patates pour que tous, matériellement et spirituellement puissent être nourris, que leur faim soit un peu comblée.
Je vous souhaite des pommes de terre dans votre assiette mais aussi de toujours savoir partager ce que vous avez et portez en vous. Même si la vie commence par la nécessité d’une assiette pleine, nous savons que la vie est bien plus que cela. Elle demande à s’accomplir avec le meilleur de notre cœur.
À la semaine prochaine.

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