Conséquences.

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Chronique du jeudi 18 novembre 2010.

         Bonjour,
         Vous avez peut être entendu parler à la télévision de cet incendie qui s’est déclaré dans un foyer ADOMA à Dijon. Sept personnes ont perdu la vie et plusieurs dizaines ont été intoxiquées par les fumées. Les victimes de ce drame sont pour la plupart des personnes venues d’autres pays, vivant et travaillant en France ou demandeuses d’asile. Comme dans beaucoup de foyer ADOMA, anciennement Sonacotra, la vocation sociale de ces foyers est très clair. Ces foyers accueillent des personnes qui souvent travaillent et vivent dans cette condition précaire car elles désirent soutenir leur famille dans leurs pays d’origine. Il y a aussi dans ces foyers des personnes qui souvent sont à la rue, souvent dans de grandes difficultés et des demandeurs d’asile placés là parce que les centres prévus pour eux sont archi complets.
         Ce qui est sûr, c’est que cet incendie va créer de nouvelles difficultés pour gérer l’accueil des personnes à la rue durant l’hiver. C’est une des conséquences de cet incendie, en plus de la souffrance de ceux qui ont vécu ce drame et perdu un proche. Les places disponibles pour l’accueil en hiver vont coûter cher cette saison. Car ce sont des dizaines de personnes qu’il faut reloger et notre État français manque de logements d’urgence. De nombreuses personnes vont se trouver dans la précarité, ballotées sur le 115 dans nos petites villes car les places de foyer seront occupées par les victimes qui ont vécu ce drame récent, comme ces premières familles qui sont arrivées à Chalon au foyer ADOMA. La situation va donc être bien compliquée dans les prochains mois.
         Dans un autre domaine, nous avons vécu ce week-end le remaniement du gouvernement. Le ministère de l’immigration a été rattaché au ministère de l’intérieur mais le ministère de l’Identité nationale a disparu. Durant des années, nous avons avec beaucoup de gens dénoncé cette appellation. En effet, appartenir au peuple français ne coïncide pas avec une identité. Personnellement, j’appartiens à ce peuple des Français, mais un ami africain a aussi acquis la nationalité française et un autre arménien et un autre du Kosovo. Leur carte d’identité est française comme la mienne, mais leur vie ne se limite pas à une vie en France.
         Leur racine, leur histoire fait qu’ils n’ont pas grandi ici et que leur vie est habitée d’une autre culture, d’une autre religion pour certains, d’une autre histoire. Et en même temps, c’est ensemble que nous formons le peuple français, c’est ensemble que nous aidons notre pays à vivre, à construire une économie, à vivre des liens entre les personnes. C’est ensemble que nous vivons et construisons l’histoire de France. Pas celle d’hier que l’on nous présente souvent de façon monolithique, mais celle qui fera de notre pays un exemple de vie commune, loin des communotarismes, des définitions identitaires qui enferment chacun dans des cases. Oui, le ministère de l’Identité nationale est mort. Il semble que nos nombreuses contestations aient portés du fruit ; enfin, j’ose le croire !
         Bonne journée à vous.

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