Un monde nouveau va jaillir !

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Chronique RCF du jeudi 12 mars 2009.

         Bonjour,
         Le monde change et va encore changer. Dans l’actualité immédiate, nous entendons surtout parler de la crise économique. Oui, cette crise est réelle, même si nous n’en voyons pas tous les effets encore. On entend déjà des annonces concernant les licenciements. Par exemple dans le Brionnais, à la Clayette, on nous annonce peut-être 80 licenciements et 90 intérimaires sont déjà sans travail. À Chauffailles, de même. Dans des villages de 2000 à 4000 habitants, ce n’est pas seulement un chômeur mais toute une famille qui est mise sur la paille. Ce sont 200, 300 ou 400 personnes que ces licenciements viennent toucher de plein fouet. Et la question suivante est : où trouver du travail ? Quand des petites entreprises dans le rural ferment, elles risquent fort de ne jamais se réimplanter dans ces villages. C’est actuellement le tissu semi-industriel de ces villages qui est en train de partir à petit feu.
         Nos départements à majorité rurale vont subir encore, je le crains, de nouveaux exodes ruraux. Pour les plus pauvres, comme pour les gens qui sont formés, c’est vers les villes qu’ils penseront trouver une issue. Les décennies prochaines verront encore les villes, les métropoles s’agrandir, inexorablement. Dans les villes, les agglomérations, il y a de bonnes choses, des structures d’accueil pour les enfants, des salles de spectacles, des possibilités pour les études avec les lycées et les écoles supérieures, mais il y a aussi la pauvreté qui se concentre, un entassement des habitants, un certain anonymat, la pollution aussi.
         Les présidents de différents états nous ont dit il y a quelques mois, au début de la crise, qu’il faut réformer le monde de l’économie et de la finance. Mais cela se fera t-il ? Si le monde doit opérer des transformations, dans quel sens ? Oserai-je demander en ce temps de carême à quelle conversion le monde est appelé ? Car c’est ce qui nous manque le plus aujourd’hui : la vision d’un avenir possible. Il ne suffit pas de vouloir changer le monde, il faut encore se demander quel monde nous voulons construire.
         Je crois que là, nous avons tous du mal à imaginer. On sent bien qu’il faudrait essayer de faire un monde qui respecte la planète en arrêtant de gaspiller. On se dit que le respect des peuples est indispensable mais c’est compliqué de définir ce qu’est un peuple. Les Tibétains ne sont toujours pas autonomes, les Kurdes n’ont toujours pas de terre, et le conflit israëlo-palestinien n’est pas réglé. On espère un avenir où chaque génération pourra avoir sa place, se compléter, apportant à l’autre ce dont elle a besoin : connaissance, soutien, encouragement. Un monde à inventer, où les religions ne s’opposeraient pas mais seraient capables de s’écouter et de travailler ensemble au bien de tous. Un monde où l’argent trouverait enfin sa juste place, un moyen au service de la vie de l’être humain. Chacun de vous pourrait ajouter bien des choses à ces éléments très généraux que je viens d’évoquer.
         Nous ne savons pas le monde qui va naître demain. Mais c’est peut être une chance pour ouvrir des débats, des échanges, oser imaginer. Il va venir de nos mains, de nos cœurs, de nos intelligences. Il ne viendra pas d’un homme ou d’une femme providentielle. Alors cherchons ensemble.
         À la semaine prochaine.

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