Monnaie, monnaie !

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Bonjour,
Face à la crise économique qui secoue le monde de la finance, vous êtes certainement comme moi, assez perplexes. On se sent très démuni et on pense surtout aux victimes de cette crise, ces hommes, ces femmes, qui perdent leur maison, leurs biens et se retrouvent sans rien, ruinés alors que souvent ils n’ont fait que travailler courageusement pour gagner dignement leur vie. Cette crise fait réfléchir sur ce qu’est le capitalisme, sur la spéculation, sur la loi du marché, sur l’anarchie que peut engendrer la finance.
J’ai lu un article fort intéressant de Philippe Manière dans Marianne qui explique que le capitalisme se nourrit d’abord de nos égoïsmes, de nos désirs personnels. Ainsi il nous dit : « Chaque (personne) travaille, produit, investit, avec l’espoir de s’enrichir, d’améliorer son sort personnel… Les bienfaits de l’économie de marché sont massifs … mais ils constituent une conséquence non désirée de l’action individuelle de chacun, motivée par l’appât du gain »[i]. Redit d’une autre façon, c’est parce que nous désirons posséder telle ou telle chose que nous allons chercher à gagner de l’argent et qu’ensuite nous allons acheter pour améliorer notre existence. Et ce désir personnel donne une conséquence surprenante : l’évolution positive de la société, le développement, l’amélioration des conditions de la vie de chacun.
On ne peut nier que le système capitaliste a produit bien des améliorations dans la vie de beaucoup. Quand on regarde les cinquante dernières années, la vie de beaucoup a vu des progrès, une bonification, que ce soit en termes de santé (on vit plus longtemps), en termes de cadre de vie, en termes de connaissance. L’argent, ou plus exactement la richesse produite par les uns et les autres, a créé une société plus prospère qui peut même redistribuer des richesses à tous, en développant des protections, comme la sécurité sociale ou le RMI. Je sais bien que cela ne vient pas supprimer la pauvreté mais cela vient l’atténuer.
Mais on sent bien que quelque chose ne tourne pas rond. La spéculation, c'est-à-dire le pari que certains font sur les marchés boursiers, semblent mettre en péril l’économie liée au travail. Nous sommes nombreux à penser que le travail n’est pas assez « récompensé », reconnu à la juste valeur qu’il produit, et que les bénéfices liés à la spéculation ne viennent enrichir que quelques uns qui n’hésitent jamais à sacrifier la vie de plus pauvres pour sauvegarder leurs avantages. Une image est utilisée pour parler de la spéculation : on parle de bulle. C’est une enveloppe avec rien dedans. Et quand elle explose, elle fait bien du dégât.
Cette crise nous fait prendre conscience, peut être comme jamais auparavant, que le monde est globalisé : la terre est un village où les liens sont si étroits que tous les peuples sont liés. Elle nous fait prendre conscience que là encore, quelques uns décident pour tous, détiennent un pouvoir sans contrôle, qui peut mettre en souffrance des millions de personnes. Est-ce bien normal ? Cette crise nous fait voir que l’économie liée au travail est certainement la plus digne et la plus sûre pour construire l’avenir des peuples. Espérons que cette crise fasse réfléchir chacun, du plus petit qui a des choix à faire jusqu’au plus riche.
A la semaine prochaine.

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